EPKG Environnement à Penhoat et Kerbrat Gouesnou

Contre l'implantation d'un site de traitement des mâchefers à Plabennec (29)

Dioxines et furanes

Les dioxines et furannes sont aujourd'hui sujettes à de nombreux débats.
Principalement produites dans les incinérateurs des usines de retraitement de déchets, mais aussi sous toutes les formes d'incinérations (de la cigarette au barbecue), les dioxines sont la cible des détracteurs de l'incinération au profit du recyclage. Cancérogènes soit par accumulation, soit par interaction avec le matériel génétique, les dioxines et furannes sont donc à l'origine de nombreuses recherches toxicologiques.

Le terme de "dioxines" désigne une famille d'hydrocarbures polyaromatiques portant de 1 à 8 atomes de chlore. La dioxine est un composé organochloré, formé par oxydation lors de la combustion incomplète de divers dérivés aromatiques chlorés, ou encore dans des réactions secondaires qui apparaissent lors de la synthèse de chlorophénols. Selon le nombre et la position des atomes de chlore, ainsi que la disposition relative des cycles aromatiques, on distingue 75 poly-chlorodibenzo-dioxines (PCDD) et 135 poly-chlorodibenzo-furannes (PCDF).

Les dioxines et les furannes sont des composés organiques, caractérisés par une grande stabilité jusqu'à des températures élevées, fortement lipophiles (solubles dans les solvants et les graisses) et peu biodégradables.

Ils ont une durée de demi-vie de plusieurs années. Ils possèdent un grand pouvoir de bioaccumulation dans la chaîne alimentaire et donc finalement chez l'homme.
Du fait de leur "lipophilie", ils se concentrent essentiellement dans les tissus adipeux, le foie, et le lait maternel.

Leurs effets sur la santé

Les propriétés toxiques des dioxines dépendent du nombre et de la position des atomes de chlores. 17 congénères (comportant au moins quatre atomes de chlore en position 2, 3, 7 et 8) sont considérés  comme étant les plus toxiques. La 2,3,7,8-tétrachlorodibenzodioxine (ou TCDD), est reconnue cancérigène pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer.
Les trois voies d’exposition aux dioxines sont l'ingestion, l'inhalation, et l’absorption cutanée, l’alimentation représentant près de 95% de l'exposition globale. Une exposition à des teneurs élevées peut entraîner des lésions cutanées à court terme. Une exposition prolongée peut atteindre le système immunitaire, perturber le développement du système nerveux, troubler la fonction de reproduction.

Leurs effets sur l’environnement

Ces composés s’accumulent aussi dans la nature, en raison de leur très grande stabilité chimique et thermique. Leur caractère lipophile entraîne une accumulation dans les graisses, tout au long de la chaîne alimentaire. Leur demi-vie est en moyenne de 10 ans dans les sols (AFSSE, 2003).

Quantification de la toxicité des dioxines

Parmi les 210 congénères regroupés sous l'appellation de dioxines, les toxicologues estiment que 17 congénères sont toxiques : il s'agit de molécules substituées en positions 2,3,7 et 8. La toxicité des congénères diminue lorsque le nombre d'atomes de chlore augmente.

Les 17 congénères toxiques ne possèdent pas la même toxicité. Pour traduire cette différence de toxicité, il a été défini un facteur d'équivalence toxique ( I-TEQ) International Toxic EQuivalent qui permet de pondérer chaque toxique d'un facteur comparé au facteur 1 attribué à la dioxine la plus toxique : la 2,3,7,8 TCDD (Composé de classe I, « cancérigène certain », selon l'International Agency for Research on Cancer, 1996.)



Comment lire ce tableau ?

Les 3 colonnes de droite donnent le niveau de toxicité en fonction de la molécule.
Exemple : Selon le classement  OMS 2005 la molécule 2.3.7.8-TCDD est plus de 3000 fois plus toxique que OCDD ( 1/0.0003)